🔮 Regarder plus loin
Augmentation des dysfonctionnements sexuels, réduction de la fréquence des rapports et augmentation des activités individuelles: COVID, confinements successifs et distanciation sociale ont aussi bouleversé nos vies sexuelles. Mais s’agit-il vraiment des effets immédiats de la crise? Et si celle-ci n’avait pas simplement été l’accélérateur de grands changements de fond dans notre rapport à la sexualité, l’intimité et le désir?
De manière générale, on s’envoie moins en l’air. De multiples études s’intéressent au sujet, dont celle-ci qui se concentre sur les États-Unis et qui montre des baisses de 2009 à 2018 de toutes les formes d'activité sexuelle en couple et une baisse de la masturbation chez les adolescents. Une tendance aussi remarquée en France en 2019. Il est bien entendu compliqué d’établir un lien de causalité formel pour expliquer cette baisse. Mais le nombre et la diversité des alternatives à l’acte sexuel dans notre temps libre (jeux vidéos, séries, scrolling,…) et la surexposition à des contenus conçus pour nous exciter (publicités, divertissement, porno) sont des pistes intéressantes. Peut être que privés du gaz russe, toutes ces courbes seront amenées à remonter l’hivers prochain!
Paradoxalement, les mœurs (ou la parole) se libèrent dans certaines communautés. Pour preuve, l’approbation du premier préservatif pour les rapports anaux par la puissante Food & Drug Administration américaine (et qui n’a rien de plus ou de moins qu’un préservatif conventionnel si ce n’est le marketing), le guide de la sodomie par Vogue Teen, et cet article qui nous interpelle sur les frontières artificiellement entretenues dans notre culture majoritairement hétérosexuelle entre sexe, amour, amitiés, et désirs.
Négocier avec la culpabilité de la masturbation: une histoire de discours? Pêché ultime, vice infâme et débilitant, simple étape du développement sexuel, immaturité affective: la masturbation en tant que pratique sexuelle a assez peu évolué, mais ses représentations sociales et les discours correspondants ont souvent muté: reflets de nos sociétés, de ses préoccupations, et de ses dérives. Les confinements successifs ayant favorisé les plaisirs solitaires, les grandes enseignes ont aujourd’hui notre “sexual wellness” à coeur, et veulent inscrire la masturbation comme étape de notre “hygiene routine”. Le géant des cosmétiques Sephora a récemment lancé ses produits Dame et Maude. Les start-ups ne sont pas en reste: Lioness se sert des données de plus de 30,000 orgasmes pour offrir des sessions assistées par AI, MysteryVibe épouse les morphologies et pathologies les plus contraignantes et Tabu se concentre sur le plaisir post-ménopause. Les hommes ne sont pas en reste: Myhixel propose d’apprendre à dompter les éjaculation précoce et le Lelo F1 V2 promet d’explorer la satisfaction absolue (sic). Plus abordable et pour autant que les “légères traces d’usure” ne vous font pas peur, la rubrique “Acheter d’occasion - Deuxième main” de la plateforme suisse Galaxus offre une catégorie érotique.
Au-delà du discours… la Sextech peine à exploser. Notamment à cause de la “clause de vice”, qui assimile Sextech et porno et qui empêche beaucoup d’investisseurs traditionnels de supporter ce type d’entreprises (au même titre que le tabac, les drogues ou l’alcool). Des difficultés à faire de la pub ensuite, les politiques d’utilisation des plateformes faisant le même type d’amalgame. Et les services de paiement en ligne tels que Stripe, appliquant des causes similaires. Néanmoins, la perspective de profit pourrait rapidement faire bouger les lignes, à l’image du nouveau fond d’investissement “Vice Ventures”, qui se concentre sur non seulement sur la Sextech mais aussi sur le CBD et les substances psychédéliques.
Peut-on jouir dans l’espace? A priori… oui. Mais rien n’est sûre. 5 chercheurs canadiens ont récemment interpellé la communauté scientifique sur le manque d’études et de recherches sur la sexualité humaine dans les séjours spatiaux. En faite, au-delà des fantasmes populaires et des questions…techniques, on ne sait pas grand chose du réel impact de l’apesanteur, de la promiscuité, des protocoles d’hygiène et de sécurité ou de l’alimentation sur la santé sexuelle des astronautes. Quid d’une grossesse spatiale? Difficile d’imaginer coloniser notre galaxie sans être en mesure de se reproduire au-delà de l’orbite terrestre.
📡 Regarder ailleurs
🤯 Faire du faux avec du vrai. Lancé par le ministère de la défense Russe, le site Waronfakes prétend décrypter les fake news au sujet de l’invasion en Ukraine. Loufoque.
🛩🛩🛩 Après le jet d’Elon Musk, c’est au tour des oligarques d’être traqués par un bot twitter.
🧹 Cleanup.pictures permet d’effacer facilement les objets, fonds ou personnes indésirables des images. Gratuitement si une qualité web vous suffit.
À la prochaine! ✋🏻
m.